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Dès 1970, des professeurs appartenant à diverses facultés de l'Université catholique de Louvain obtinrent la création d'un "Centre d'histoire des sciences et des techniques". Ce fut l'oeuvre de pionniers tels que J. Mogenet (Président), J.Opsomer (Secrétaire), G. Muraille, F.A. Sondervorst, A. Bruylants, J. Ladrière ou D. Speiser pour n'en mentionner que quelques-uns. En plus de l'organisation de colloques et de conférences sur différents secteurs de l'histoire des sciences (par exemple Résistance et ouverture aux découvertes et aux théories scientifiques dans le passé en 1972), ce Centre avait pour objectif originel de mettre les textes scientifiques fondateurs à la disposition des savants soucieux ou curieux de leur passé. C'est ainsi que débuta la collection "Epistèmè" dirigée par G. Thinès. L'entreprise, pourtant bien reçue dans le milieu de l'histoire des sciences, s'enlisa après diverses difficultés avec l'éditeur, non sans avoir auparavant réédité L'hypothèse de l'atome primitif de G. Lemaître et les précieuses Tables astronomiques de Louvain de 1528. Quant aux actes des journées commémoratives ou des colloques, ils ont été publiés pour la plupart dans la collection des travaux de la Faculté de philosophie et lettres de l'U.C.L., Faculté à laquelle le Centre était administrativement rattaché. Ce Centre fit en outre une expérience intéressante d'enseignement inter-disciplinaire en collaborant avec un autre Institut à vocation interfacultaire : l'Institut d'études médiévales. Deux ans durant, différents orateurs et conférenciers invités, dont G. Beaujouan, se succédèrent pour présenter, aux étudiants de deuxième et troisième cycles, l'évolution des différentes sciences depuis l'antiquité jusqu'à la fin du moyen âge.

Malheureusement, le déménagement de l'Université vers Louvain-la-Neuve et les réorganisations internes qui s'ensuivirent mirent un frein au développement des activités du Centre. Celui-ci s'efforca de constituer une bibliothèque spécialisée en histoire des sciences et de veiller à la conservation d'appareils scientifiques périmés que le transfert à Louvain-la-Neuve menaçait de disparition. Le projet de création d'un Musée d'Histoire des Sciences ne put être concrétisé. A deux reprises néanmoins, le Centre rendit à l'Université récemment coupée de son passé un peu de ses racines intellectuelles en organisant, en 1977 (Les sciences exactes et naturelles à l'Université de Louvain de 1835 à 1940) et en 1986 (Quelques étapes de l'histoire de l'astronomie et de la géophysique en Belgique), deux colloques consacrés à des étapes de l'évolution des sciences exactes. La relève était assurée par de jeunes chercheurs se consacrant cette fois de façon exclusive à l'histoire des sciences. Car si les structures avaient évolué, l'histoire des sciences avait, elle aussi, subi d'importantes transformations. Celles-ci impliquaient des investissements de plus en plus spécialisés tant dans les procédés intellectuels mis en oeuvre que dans les moyens matériels nécessaires à une recherche désormais de pointe. La recherche et l'enseignement se poursuivirent ainsi au sein et sous la responsabilité d'entités plus restreintes et spécialisées. Le Centre, n'ayant pas obtenu de statut interfacultaire, fut rattaché au département d'histoire, tandis qu'un autre "Centre d'histoire des sciences grecques et byzantines" existait dans le département des langues orientales. Du côté de la Faculté des sciences, un "Groupe d'histoire des sciences physiques", dont plusieurs membres étaient impliqués dans l'édition complète des oeuvres scientifiques de la famille Bernoulli, prit son essor.Haut de la page

Cette situation laissait néanmoins de côté les nombreux professeurs, chercheurs et doctorands qui, isolés, continuaient leurs recherches sur le passé de la ou de leur science. Pour remédier à cet isolement et face aux développements nouveaux de la discipline, les historiens des sciences de l'institution décidèrent, en 1992, de se rencontrer plus régulièrement et d'unir leurs forces, afin de résoudre tout d'abord des problèmes d'ordre bibliothéconomiques : comment pallier les inconvénients de la dispersion des ouvrages et revues d'histoire des sciences au sein des nombreuses bibliothèques de l'Université. Rapidement, ils prirent conscience de la diversité et de la richesse de leurs différents points de vue sur le passé de la science, tant et si bien que germa le désir de mettre en commun, voire de confronter ces approches lors de l'étude d'une même thématique. C'est ainsi que fut mis sur pied, en 1993-1994, un séminaire expérimental d'histoire des sciences consacré au réalisme. Chaque intervenant venait y partager, deux heures durant, son experience, ses interrogations et les réflexions que lui avait suggérées le thème retenu. Cette première expérience rencontra un franc succès : le séminaire permit aux historiens des sciences, jeunes et moins jeunes, non seulement de mieux se connaître, mais aussi de mieux se faire connaître, tant au sein de l'Université qu'au dehors de celle-ci (professeurs du secondaire ou d'autres universités, aînés, étudiants, etc.).

A cette même époque, le monde savant, et notre Université en particulier, commémorait le centenaire de la naissance d'un de nos plus illustres chercheurs : Georges Lemaître. Ce groupe - toujours informel - ne pouvait décemment pas rester silencieux : il organisa, le 4 novembre 1994, le colloque Mgr Georges Lemaître, savant & croyant qui rendait compte au grand public des acquis les plus récents de l'histoire de la cosmologie et de recherches inédites, dont l'une déboucha sur une imposante monographie consacrée à l'oeuvre de Mgr. Lemaître.

Grâce à ce colloque et aux séminaires (Réalisme, puis Interférences, Juchés sur des épaules de géants...), l'essence interfacultaire des travaux du groupe a été reconnue et sanctionnée par la création, en mars 1995, du "Centre interfacultaire d'étude en histoire des sciences", devenu, depuis octobre 2001, le "Centre de recherche en histoire des sciences". Ce Centre est soutenu par des ancrages dans les Facultés des sciences ("Groupe d'histoire des sciences physiques" [SC/PHYS/FYMA]), des sciences appliquées ("Architecture, urbanistique et génie civil et environnemental" [FSA/AUCE]), de philosophie et lettres ("Centre de philologie des sciences" [FLTR/GLOR]), ainsi qu'à l'Institut supérieur de philosophie ("Centre de philosophie des sciences" [ISP/LOFS/FISC]).

Désirant faire part de ses résultats à un plus large public, le Centre a inauguré en 1995 sa collection "Réminisciences", publiée chez Brepols), qui veut être le lieu de publication tant de ses colloques et séminaires que de certaines recherches de ses membres. Cette collection prouve la fécondité du dialogue entre ceux qui diffèrent par leur formation, leurs centres d'intérêt ou les méthodes mises en oeuvre. Elle révèle aussi que les historiens des sciences peuvent dépasser le dilemme qui se pose en réalité à tout chercheur : produire des recherches originales et de haute qualité scientifique tout en répondant à la demande d'un public de plus en plus avide de bonne vulgarisation scientifique.

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